Tchad, Sénégal, la France chassée d’Afrique de l’Ouest
Les autorités tchadiennes ont annoncé la fin de l’accord de défense de coopération militaire entre Paris et de N’Djamena le 29 novembre.
Une nouvelle qui intervient alors que le président sénégalais a demandé à la France d’abandonner ses bases dans le pays. Durant la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 novembre, les autorités tchadiennes ont annoncé leur «décision de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense» avec la France datant de 1966. Le média AES info qui traite de l’actualité de la Confédération des États du Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger) rapporte que «cette décision, prise après une analyse approfondie, vise à affirmer la pleine souveraineté du Tchad et à redéfinir ses partenariats stratégiques».
Le Tchad met également fin à un accord signé en 2019 visant à renforcer la coopération en matière de sécurité et de défense avec Paris. Le pays s’est par ailleurs dit «ouvert au dialogue avec la France et souhaite explorer de nouvelles formes de partenariat».
Quelques heures plus tôt, le Sénégal a également tourné le dos à la France lui demandant de fermer ses bases militaires dans le pays. Un double désaveu pour Paris dans un contexte de perte d’influence régionale Alors que le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont pris leurs distances avec Paris, les défections tchadiennes et sénégalaise semblent marquer la fin de l’influence française dans la région. Désormais présente, officiellement, uniquement en Côte d’Ivoire, au Gabon et à Djibouti, la France d’Emmanuel Macron disparait peu à peu du continent africain.
Les autorités françaises n’ont pas communiqué sur ces évènements et semblent avoir été prises de court. Peu de personnalités politiques ont réagi, alors que l’attention à Paris s’est focalisée ces dernières heures sur la tentative d’abrogation de la réforme des retraites et la menace de motion de censure contre le gouvernement Barnier.
Le président des Patriotes Florian Philippot s’est néanmoins exprimé sur le réseau social X, rappelant que le nouveau ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot faisait sa première tournée en Afrique subsaharienne et que quelques heures plus tard seulement «le Sénégal annonce que les troupes françaises doivent quitter le pays» et le Tchad sa «rupture des accords de défense avec la France». Et d’ajouter ironiquement: «pas besoin des « méchants Russes », on se tire tranquillement des balles dans le pied tout seuls avec des nullités pareilles au gouvernement».
Quelques heures avant ces annonces fracassantes pour Paris, le président Emmanuel Macron s’était essayé à un nouvel exercice de repentance en reconnaissant «un « massacre » des tirailleurs sénégalais» datant de 1944.
Quatre semaines plus tôt, le président français avait fait une démarche analogue auprès de l’Algérie concernant la mort d’un dirigeant du FLN en 1962.