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Premier gouvernement du deuxième mandat

La Mauritanie vient, avec le Président Ghazouani , président récemment élu pour son deuxième mandat, d’entrer de plein pied dans une nouvelle ère politique caractérisée par l’ouverture et l’apaisement politiques. En effet, au cours même de sa campagne électorale, le candidat Ghazouani a tendu la main de conciliation à tous ses anciens opposants lesquels, hormis un ou deux, ont réagi positivement à son appel et rejoint le camp présidentiel.

Les résultats des élections ont été largement en faveur du candidat Ghazouani qui les a remportés au premier tour sans aucun recours de ses co-candidats devant la Cour constitutionnelle.

Le Président élu devrait donc dès le lendemain de son investiture choisir les membres du premier gouvernement au titre de son deuxième mandat. Un choix qui s’est porté sur son ministre-directeur du cabinet Mokhtar Diay, comme premier ministre , décision qui eut un véritable effet de surprise et qui a marqué – comme le disent certains – une rupture avec le passé.

L e nouveau premier ministre fut donc aussitôt chargé de choisir son cabinet, mais suivant des critères tout à fait inédits, où fut requise la prééminence de ministres jeunes. Un véritable challenge devant le nouveau locataire de la primature, qui, de par son background assez consistant, consultant de la banque mondiale, directeur général des impôts, ministre des finances , pourra-t-il réussir ce tour d’acrobatie politicien, sans se heurter à la redoutable machine traditionnelle composée d’élus, , de leaders de partis politiques, chefs de tribus et j’en passe.

La mission du choix des membres du gouvernement fut pour le premier ministre une véritable partie de ping-pong, il a fallu trois nuits blanches et des véritables matchs de bras de fer pour qu’un gouvernement voit le jour .

Un gouvernement qui n’a pas changé en matière de configuration spatiale. Ainsi au sommet de la pyramide , les classiques ministres de la présidence : les ministres conseillers , furent pratiquement renommés auxquels sont venus s’adjoindre Ould Nany comme Directeur du cabinet.

Les ministres de la justice, de l’intérieur, affaires étrangères, de la défense sont restés également à leur place d’antan moyennant quelques légers changements.

Quant aux autres membres de ce gouvernement, dont la majorité sont nouveaux, se sont des jeunes cadres de moins de 50 ans dotés de grandes compétences dans leurs domaines respectifs, je ne m’attarderai pas à les citer un à un, mes collègues de la presse écrite en ont fait largement le nécessaire.

Certains observateurs parlent par ailleurs de lobbys et de quotas dans le choix des ministres, chose que je trouve vraisemblable vu le paysage politique caractérisé par d’un côté un régionalisme électoraliste et de l’existence de partis politiques de la majorité présidentielle de l’autre.

Donc ce gouvernement est né dans un environnement atypique, car d’une part il doit suivre les directives présidentielles de choisir un gouvernement formé de jeunes et d’autre part de ne pas trop s’aventurer à déloger des puissants ministres inamovibles au risque de perde toute crédibilité aux yeux du président de la République.

Toujours est-il que le nouveau premier ministre qui a pu sortir avec succès et avec toute sa finesse de ce jeu, reste l’un des premiers ministres les plus compétents dans l’histoire du pays malgré son jeune âge , à peine la cinquantaine.

Beaucoup de chantiers restent à parfaire face à cette nouvelle équipe gouvernementale dont les plus pressants à savoir la lutte contre la gabegie, l’éducation et la santé qui devront être revisités de fond en comble , et les prix des denrées de première nécessité ainsi que les prix du carburant qui mettent en péril la vie du citoyen doivent également être revus à la baisse.

Les résultats attendus de l’action gouvernementales doivent se concrétiser dans un terme assez court, dans au moins deux ans donc à mi-mandat présidentiel. Il s’impose donc au nouveau gouvernement de mettre sur pied les stratégies idoines efficaces et efficientes pour atteindre les objectifs de réussite escomptés.

Pour conclure, je dirai que la mission du premier ministre et de son gouvernement sera plus facile si les fonctionnaires de l’état accomplissent leur travail convenablement, si les députés assurent le suivi et le contrôle de l’action gouvernementale avec rigueur, si les hommes d’affaires règlent leurs impôts sans retard et respectent leurs cahiers de charges ,et enfin si le citoyen lambda est animé de patriotisme.

Auteur : Jemaldine CHEIKH MED EL-MAMY

Email : jemaldinebezeid@gmial.com

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