NATIONALE

À Monsieur le Président de la Commission nationale des droits de l’Homme

Monsieur le Président,
Face à un silence injustifié, et à défaut d’avoir pu — malgré des tentatives répétées — obtenir de votre part une réponse, qu’elle soit positive ou négative, par les voies de communication privées concernant cette affaire grave relevant des droits humains, je me vois contraint de m’adresser à vous publiquement, par devoir, par fidélité à ma conscience, et par respect des responsabilités qui m’incombent. Il s’agit également d’un acte de loyauté envers les valeurs de transparence et de crédibilité qui doivent rester au cœur du fonctionnement de la Commission nationale des droits de l’Homme.
Le sens de la probité professionnelle nous impose de préserver l’indépendance de la Commission, et de la protéger contre toute dérive opportuniste ou allégeance à des agendas politiques, ou contre toute tentative de soumission à quelque partie que ce soit. Cette indépendance est garantie par la loi, et consacrée par les instruments internationaux, notamment les Principes de Paris qui régissent le travail des institutions nationales des droits de l’Homme.
Dans ce cadre, j’ai l’honneur de vous informer que des informations largement relayées sur les réseaux sociaux font état de graves violations des droits fondamentaux du citoyen détenu, M. Fouad Ould Essafra. Si ces faits s’avèrent exacts, ils engagent directement la responsabilité de la Commission nationale.
En conséquence, je vous exhorte, Monsieur le Président, à mandater une mission de terrain indépendante, composée de membres reconnus pour leur impartialité, leur intégrité et leur objectivité, afin d’effectuer une visite inopinée sur le lieu de détention, sans préavis, conformément aux prérogatives prévues par la loi. Cette visite doit impérativement s’écarter des pratiques de visites carnavalesques, dont les autorités sont secrètement informées à l’avance pour maquiller la réalité par des artifices cosmétiques, dissimulant les violations au lieu de les mettre en lumière.
Ce qui est requis ici, c’est une visite sérieuse, professionnelle, dédiée uniquement à la vérité — et non une mise en scène orchestrée pour plaire à certains acteurs ou travestir les faits.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.

Aly Mohamed Ould Ebnou
Président de la Sous-commission de la communication
Commission nationale des droits de l’Homme

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