NATIONALE

Une grave agression contre le journaliste Hanevy Dahah indigne les médias

Le360 Afrique — Visage tuméfié et ensanglanté. L’image, qui a fait le tour des médias et des réseaux sociaux, est celle Daha ould Hanevy, journaliste et propriétaire du média «TTV», victime d’une agression sur les lieux de son travail. «Nous n’avons jamais connu ça» s’indignent ses confrères journalistes. L’affaire est entre les mains de la justice.

Zeine El Abidine ould Sadava, auteur présumé de l’attaque, a été arrêté et placé en garde en vue. Il pourrait être déféré devant le parquet du tribunal de Nouakchott Ouest, au cours des prochains jours.

Cet homme a justifié son acte d’agression par «l’acharnement contre sa personne» qu’il aurait relevé dans le traitement de l’attribution, dans un premier temps, du marché pour la réhabilitation du quai commercial du port de Nouadhibou, à une société qu’il dirige, en groupement avec une entreprise turque, finalement retiré et adjugé à un opérateur chinois.

Un traitement médiatique sur la base duquel il a porté deux fois plainte contre le journaliste, sans aucune suite. Un constat qui aurait motivé la décision de se faire justice.

Ahmed Cheikh, Directeur du Calame, témoin oculaire de l’agression, s’insurge contre «une agression barbare, visant notre collègue Daha ould Hanevy, au terme d’une émission diffusée dimanche soir. Un monsieur venu d’on ne sait d’où, a commencé à tabasser notre confrère, lui donnant de violents coups de poing, qui l’ont fait tomber à terre.

Les membres du personnel du média présent sur lieux, sont intervenus rapidement pour arrêter la furie de l’agresseur et transporter Hanevy aux urgences. C’est une action qu’on peut qualifier de barbare, inexplicable et condamnable, car on ne peut pas être au 21é siècle et s’attaquer à un journaliste, juste parce qu’il a fait son travail.

On peut faire tous les reproches qu’on veut, mais on ne doit jamais en venir aux mains, car c’est des pratiques d’un autre âge, dans un pays qui se veut démocratique, qui est chaque année dans le peloton de tête des pays arabes en matière de liberté de la presse, et qui n’a rien à envier au monde occidental, référence dans ce domaine».

Présent lors de l’agression, Ahmed Cheikh a été auditionné en qualité de témoin et se montre confiant quant au traitement de l’affaire par la justice.

Bakary Gueye, président de la section mauritanienne de l’Union Internationale de la Presse Francophone (UPF), déplore un fait inédit «on n’a jamais vu ça en Mauritanie, ce type d’agression barbare contre un journaliste.

Cela montre que les journalistes ne sont pas protégés et renvoie à la nécessité d’assurer leur sécurité. Notre notre collègue a été agressé sur les lieux de son travail.

Ce geste violent a été condamné par toutes les associations de presse, y compris l’Union locale de la Presse Francophone qui a publié un communiqué pour dénoncer l’agression et demander l’ouverture d’une enquête, pour que cette affaire soit traitée sans faiblesse par la justice.»

El Id Mohamed MBareck, avocat, exprime «une condamnation avec énergie et un rejet total d’une agression contre le journaliste, Daha ould Hanevy et proclame une solidarité pleine et entière avec la victime».

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