OMS : 42 000 personnes dans la bande de Gaza souffrent de blessures graves qui changent leur vie

New York, le 2 octobre 2025, WAFA – L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé que 42 000 personnes dans la bande de Gaza ont subi des blessures graves, dont un quart sont des enfants.
Selon un rapport publié jeudi, par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) des Nations Unies, les blessés dans la bande de Gaza nécessiteront des soins et une réadaptation pendant de nombreuses années.
Les blessures graves représentent un quart du total des blessures signalées, soit 167 376 personnes blessées depuis octobre 2023. Plus de 5 000 personnes ont subi une amputation.
Selon l’organisation, d’autres blessures graves, notamment des blessures aux bras et aux jambes, des lésions de la moelle épinière, des lésions cérébrales et des brûlures graves, sont fréquentes, ce qui accroît le besoin de services chirurgicaux et de réadaptation spécialisés et impacte profondément les patients et leurs familles dans toute la bande de Gaza.
Le rapport souligne la prévalence des blessures faciales et oculaires complexes, en particulier chez les patients devant être évacués médicalement hors de Gaza, affections qui entraînent souvent des défigurations, des handicaps et une stigmatisation sociale.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, on comptait environ 1 300 physiothérapeutes et 400 ergothérapeutes à Gaza. Nombre d’entre eux ont été déplacés, et l’occupation israélienne en avait tué au moins 42 en septembre 2024.
Lors d’une conférence de presse, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que deux années de conflit avaient dévasté le système de santé et infligé d’immenses souffrances aux Palestiniens.
Il a ajouté : « La destruction des infrastructures civiles à Gaza est massive et leur reconstruction prendra beaucoup de temps. Les dommages causés aux personnes, tant physiques que mentaux, sont encore plus graves.
De nouvelles données de l’OMS démontrent l’ampleur des dommages causés à la population de Gaza et à son système de santé.»
le directeur général de l’OMS a souligné que les services de réadaptation sont également essentiels pour les personnes atteintes de maladies non transmissibles et de handicaps.
Il a expliqué que depuis le début de la guerre, l’OMS a soutenu l’évacuation de 7 841 patients pour qu’ils puissent bénéficier de soins médicaux hors de Gaza. Depuis la fermeture du point de passage de Rafah en mai dernier, l’OMS est chargée de coordonner toutes les évacuations médicales.
La plupart de ces interventions sont pratiquées pour des traumatismes (lésions cérébrales), des traitements contre le cancer, des maladies cardiaques, des soins oculaires et des anomalies congénitales.
Il a indiqué que l’Égypte, les Émirats arabes unis, le Qatar, la Turquie, la Jordanie et les pays de l’Union européenne figuraient parmi les principaux pays d’accueil des patients évacués de la bande de Gaza.
Tedros a indiqué que 15 600 patients, dont 3 800 enfants, attendent toujours une évacuation médicale.
Il a ajouté : « Actuellement, nous ne pouvons procéder à des évacuations qu’une fois par semaine. J’appelle davantage de pays à accueillir ces patients. J’appelle à la reprise des évacuations médicales vers la Cisjordanie, y compris Jérusalem, et à l’accélération de leur rythme.»
Tedros a indiqué que les personnels de santé et humanitaires, dont le personnel de l’OMS, travaillent sur le terrain dans des conditions difficiles et dangereuses, « avec un minimum de fournitures, de nourriture, de moyens de transport et de carburant. Certains en ont payé le prix fort.»
De son côté, le représentant de l’OMS dans le territoire palestinien occupé, Rick Peeperkorn, a expliqué que Gaza ne compte que huit spécialistes des prothèses.
S’adressant à des journalistes à New York depuis Deir al-Balah, à Gaza, il a souligné que les déplacements, la malnutrition et le manque d’assistance signifient que le véritable fardeau de la réadaptation à Gaza est bien plus lourd que ne le suggèrent les chiffres présentés dans le rapport.
Le responsable de l’ONU a ajouté : « Nous tenons à souligner que les blessures liées au conflit ont également un impact psychologique profond, car les survivants luttent contre les traumatismes et la perte, tandis que les services de soutien psychosocial restent rares. Cela concerne également les soignants et leurs familles, dont la santé mentale est également au cœur de nos préoccupations. »
Pepperkorn a insisté sur l’importance d’intégrer et de développer le soutien psychosocial parallèlement à la réadaptation, ainsi que sur l’urgence de protéger les soins de santé, de garantir un accès sans entrave aux fournitures et au carburant, et de lever les restrictions à l’entrée des fournitures médicales essentielles, y compris les appareils et accessoires fonctionnels.
Le responsable de l’ONU a appelé à un investissement continu pour soutenir et reconstruire un système de santé plus solide à l’avenir, y compris les services de réadaptation à Gaza.
Cela implique de relier les soins de santé mentale, de rendre les services inclusifs pour les personnes handicapées, de former davantage de spécialistes et de garantir le soutien des hôpitaux aux soins de proximité.