NATIONALE

Le Président Ghazouani appelle à reconstruire la solidarité mondiale sur une base plus juste et plus efficace

AMI – Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a participé ce mardi à Séville (Espagne), en marge de la Conférence internationale sur le financement du développement, à un panel de haut niveau sur l’avenir de la coopération internationale.

Le Président de la République a fait remarquer, dans son intervention, qu’ »il faut reconnaitre que le multilatéralisme est un peu en crise. Nous devons tout de même travailler pour voir ce qui peut être fait pour protéger la coopération en matière de développent face à cette crise du multilatéralisme. Nous pensons que plusieurs leviers peuvent être mis en action dans ce sens.

Premièrement, il faudrait promouvoir les partenariats multilatéraux, notamment à travers le soutien aux reformes et aux institutions internationales telles que l’ONU, l’OMC, la FAO et les banques multilatérales de développement afin de garantir la collaboration des États pour des objectifs communs.

Il faudrait également envisager la formation de coalitions entre pays, entre pays et ONG et entre pays et secteurs privés pour aborder des problèmes globaux comme le changement climatique et la lutte contre la pauvreté dans toutes ses dimensions. Il s’agit donc de grandes problématiques pour lesquelles nous devons initier des actions collectives.

Deuxièmement, il faudrait concevoir des mécanismes de financements innovants pour attirer des investissements privés servant le développement durable, en les associant aux financements publics. Il faudrait aussi promouvoir l’attractivité des pays à travers la mise en place de fonds de garantie, d’assurance pour réduire les risques associés aux investissements.

Troisièmement, il faudrait adopter, de façon globale, une approche proactive pour anticiper les crises, adapter les politiques publiques aux imprévus et aux nouvelles réalités.

En somme, nous sommes persuadés qu’en mettant en œuvre ces stratégies, nous pouvons contribuer à rétablir la confiance entre les différentes parties prenantes, optimiser la coopération au développement et réaffirmer notre engagement en faveur du multilatéralisme en dépit d’un contexte mondiale difficile. Il ne s’agit donc pas seulement de sauver un système. Il s’agit aussi de renouveler un pacte de solidarité mondiale sur des bases plus équitables.

Question

A l’issue de la conférence de Séville, une déclaration a été signée. Quelles sont les priorités ? Que faut-il mettre en œuvre prioritairement?

«Je pense que la déclaration adoptée à l’issue de cette conférence de Séville est importante. Quant aux priorités, elles sont nombreuses.

Il y a d’abord lieu de renforcer la confiance entre les partenaires. Il est aussi utile d’harmoniser les liens entre donateurs et bénéficiaires au niveau de l’utilisation des aides et des procédures. Le dialogue entre donateurs et bénéficiaires doit être renforcée à travers des consultations régulières pour garantir une compréhension commune des besoins et pour plus d’efficacité.

Les pays donateurs doivent aussi soutenir les stratégies définies par les pays bénéficiaires en appuyant leurs plans de développement. Les donateurs doivent être encouragés à réaliser des évaluations approfondies des besoins et priorités des pays bénéficiaires avant l’élaboration de programmes d’aide. Le recours aux procédures nationales doit aussi être systématisé.

Il en est de même du recours aux appuis budgétaires pour optimiser l’impact tout en œuvrant à promouvoir des reformes dans la gouvernance des pays en développement. Il faudrait aussi plus de flexibilité pour modifier les priorités en fonction de l’évolution des contextes.

Les bénéficiaires doivent être capables, avec l’expérience, d’ajuster les programmes en fonction des résultats. Il y a lieu aussi de promouvoir la transparence et la redevabilité.

Pour finir, il est possible de créer une synergie entre les priorités de développement des pays bénéficiaires et les politiques des donateurs dans un cadre de confiance, de transparence et de responsabilité mutuelle. Le succès dépend donc avant tout de la qualité des relations que des ressources mobilisées “.

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