En cas de victoire, Kamala Harris affirme que la politique américaine ne changera pas à l’égard d’Israël
Dans une interview assez vague, Kamala Harris a tout de même donné des indications sur sa future politique étrangère. En cas de victoire, elle ne changerait pas de position à l’égard d’Israël et continuerait à soutenir l’effort de guerre de l’État hébreu. Lire aussi Politique française : «disponible», Ségolène Royal se dit prête pour Matignon Le moment était attendu.
C’était sa première grande interview depuis qu’elle est devenue la candidate démocrate, et donc un test important pour jauger sa popularité et connaître un peu plus son programme. Or, cet entretien de Kamala Harris sur CNN aux côtés de son colistier Tim Walz, qui a duré moins de 30 minutes, a ressemblé davantage à une présentation de la vice-présidente au public américain qu’à une interview.
Elle est restée vague sur les mesures qu’elle souhaitait mettre en place une fois à la Maison Blanche, si elle est élue. Néanmoins, elle a donné quelques grilles de lecture sur sa future politique étrangère. Kamala Harris a réitéré son soutien au droit d’Israël « à se défendre » et a répondu « non » à la question de savoir si, présidente, elle suspendrait les livraisons américaines d’armes à Israël, alors que la guerre à Gaza se poursuit depuis près de onze mois.
Lors de cette interview, la démocrate est revenue sur l’attaque menée par le Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, condamnant ces violences, puis sur la guerre menée en riposte par Israël dans la bande de Gaza, déclarant que «beaucoup trop de Palestiniens innocents ont été tués».
Elle a appelé à «un cessez-le-feu», tout en rejetant un «changement de politique en matière d’armement». Le soutien américain à l’égard d’Israël de plus en plus critiqué Au troisième et dernier jour de la convention démocrate à Chicago, le collectif Muslim Women for Harris-Walz s’est dissout et a retiré son soutien à la candidate, et ce, en raison de l’absence d’un orateur américano-palestinien lors du meeting.
Lors du rassemblement démocrate, la famille d’un otage américano-israélien Hersh Goldberg-Polin avait été conviée sur scène pour demander la libération des otages à Gaza.
Alors que la politique de Joe Biden est fortement critiquée pour sa passivité à l’égard de la crise au Moyen-Orient, et que Washington n’a pas cessé de fournir des armes à Israël, le vote musulman pourrait ne pas aller en direction du Parti démocrate.
Dans un sondage réalisé par le New York Times mi-mai, plus de 70% de l’électorat arabo-musulman affirmait que la situation à Gaza représentait sa principale priorité électorale.
Au niveau national, les communautés issues de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient représentent 3,5 millions de personnes, soit seulement 1% de la population totale du pays.
Alors que Joe Biden plaide pour un cessez-le-feu à Gaza, son gouvernement a approuvé le 13 août une nouvelle vente d’armement d’un montant de 20 milliards à Israël pour «améliorer la capacité» de Tel-Aviv «à faire face aux menaces ennemies actuelles et futures».
Depuis le début de la guerre à Gaza, de nombreuses manifestations ont lieu dans les campus américains, exigeant la fin des hostilités et des vente d’armes à l’État hébreu.
Selon un sondage de l’institut Gallup publié le 27 mars, 55% des Américains s’opposent aux actions de l’armée israélienne à Gaza. Un chiffre qui varie également en fonction de l’appartenance politique. Près de 64% des républicains soutiennent l’offensive de Tsahal, contre seulement 18% des démocrates.