Face à la crise Iran–Israël, l’OCI doit faire entendre une voix forte : la Mauritanie en première ligne diplomatique

La Dépêche – Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Mauritaniens de l’Extérieur, Mohamed Salem Ould Merzoug, arrivé jeudi soir en Turquie, représente notre pays à ce sommet de l’OCI, qui se tient les 21 et 22 juin sous le thème : «L’Organisation de la coopération islamique dans un monde en mutation ».
Une thématique à l’heure où les regards sont tournés vers l’une des crises géopolitiques les plus explosives du moment : l’escalade militaire et diplomatique entre l’Iran et Israël. Dans ce contexte sous haute tension, la Mauritanie, avec ses pairs membres doit appeler se positionner clairement.
Il s’agit d’apporter, dans les circonstances actuelles où Israël massacre les populations de Gaza et s’en prend dorénavant à l’Iran pour son programme nucléaire -alors que le sien est entouré d’une grande opacité- de dénoncer la menace qu’il (Israël) fait peser sur la paix mondiale.
Malgré donc des divergences politiques avec plusieurs membres, l’Iran reste un membre important de l’OCI dont la stabilité impacte toute la région du Golfe. Son isolement provoqué face aux sanctions occidentales et à l’agression israélienne contribue à faire valoir la justesse d’un soutien agissant de l’OCI, fondée, faut-il le rappeler, sur des principes de souveraineté, de justice et de soutien mutuel.
C’est l’Iran, engagé dans des pourparlers avec les Etats-Unis qui a été, en effet, et à la surprise générale, agressé vendredi 13 juin lorsque Netanyahou a envoyé ses avions bombardé Téhéran implosant la rencontre attendue deux jours plus tard.
Les décisions attendues de l’OCI devraient au moins se hisser à celles d’une majorité de pays arabes qui ont condamné l’agression et qualifié l’initiative israélienne “d’aventure dangereuse”. Un soutien diplomatique clair et des actions coordonnées sont nécessaires pour rétablir l’équilibre et éviter une conflagration régionale aux conséquences incalculables.
Pays de dialogue et de modération, la Mauritanie, qui a condamné presque simultanément l’agression israélienne du 13 juin 2025, devrait réitérer son engagement au sein de l’OCI et pour favoriser une position collective ferme et sans ambages contre la poursuite de l’agression qu’Israël impose à ce pays membre de l’OCI et pour un arrêt inconditionnel des hostilités dans une région meurtrie par les guerres.
Le sommet d’Istanbul représente une occasion historique pour les pays musulmans de rappeler que la solidarité islamique n’est pas un vain slogan. Il s’agira, sans doute pour la crédibilité de l’OCI auprès des peuples musulmans, de dépasser la formule des communiqués vagues en adoptant une position de principe : celle de la solidarité face à l’agresseur du moment.
Le ministre Mohamed Salem Ould Merzoug, fin stratège et de par sa stature diplomatique, pourrait jouer au nom du pays et aux côtés de son hôte turc un rôle prépondérant dans la formulation d’une position de consensus entre les différents pays membre.