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Égypte, Mauritanie, Algérie… Vingt-et-un pays en faveur d’une « zone exempte d’armes nucléaires » au Moyen-Orient

Jeune Afrique — Alors que l’armée israélienne mène des frappes sur l’Iran depuis la semaine dernière, affirmant vouloir empêcher Téhéran d’obtenir l’arme nucléaire, plusieurs États, donc dix en Afrique, ont signé cette déclaration.

Une population qui commence à fuir la capitale, un incendie au siège de la télévision d’État… L’Iran est, ce mardi 17 juin, toujours confronté aux frappes israéliennes qui ont débuté vendredi dernier et se prépare à leur intensification. En riposte, des salves de missiles iraniens ont été tirées sur Israël.

Pour le président américain Donald Trump, « l’Iran aurait dû signer l’accord [sur le nucléaire] ». Mais lundi, une vingtaine d’autres pays ont estimé que bannir les armes nucléaires de la zone est le meilleur moyen d’éviter l’escalade militaire et d’apaiser les tensions au Moyen-Orient. Parmi les pays signataires, dix sont africains : l’Égypte, le Soudan, la Somalie, la Mauritanie, l’Algérie, la Libye, le Tchad, Djibouti, les Comores et la Gambie.

Dans un communiqué conjoint publié le 16 juin, les signataires soulignent « l’urgence de créer une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient s’appliquant à tous les États de la région sans exception ». En plus des dix pays africains, le Qatar, Oman, l’Arabie saoudite, le Koweït, l’Irak, la Jordanie, les Émirats arabes unis, le Bahreïn, la Turquie et le Pakistan ont participé à cette déclaration.

Israël, seule puissance nucléaire de la région ?

Israël accuse l’Iran de continuer à développer l’arme nucléaire en utilisant son programme nucléaire civil et en enrichissant son uranium plus que nécessaire, malgré la signature en 2015 de l’accord sur le nucléaire iranien contre la levée de sanctions – Washington l’a depuis quitté.

Comme le rapporte Public Sénat, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) considère désormais que l’Iran détiendrait suffisamment d’uranium pour créer plusieurs bombes nucléaires, sans savoir cependant si le pays en a réellement les capacités de construction.

Mais, selon les services de renseignement américains cités par CNN, « non seulement l’Iran ne cherche pas activement à se doter de l’arme nucléaire, mais il lui faudrait jusqu’à trois ans pour en produire et en envoyer une sur une cible de son choix ». Un autre responsable américain a quant à lui confié au média américain qu’au contraire, Téhéran en aurait les moyens. Difficile, dès lors, de savoir où en est réellement l’Iran.

« Des responsables de l’armée et du renseignement américains affirment depuis longtemps que les États-Unis et Israël diffèrent souvent dans l’interprétation des informations concernant le programme nucléaire iranien, bien qu’ils les partagent étroitement », précise par ailleurs CNN.

Reste que si Israël n’a jamais reconnu officiellement posséder l’arme nucléaire, le pays est largement considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient. Il fait partie des rares à ne pas avoir signé le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, à l’image de l’Inde ou du Pakistan.

(Avec AFP)

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