
SHEMS MAARIF – La publication du rapport annuel 2022–2023 de la Cour des comptes a suscité un vif émoi sur la scène politique mauritanienne.
Ce document très attendu met en évidence de nombreuses irrégularités dans la gestion des finances publiques au sein de plusieurs ministères et institutions. Parmi les problèmes relevés figurent des infractions dans les marchés publics, des déficiences en matière de contrôle interne et une gestion défaillante des ressources de l’État.
Réagissant à ces révélations, la députée Mouna Mint Dey a dénoncé une situation alarmante, déclarant que la corruption gangrène l’appareil de l’État.
Elle s’est interrogée publiquement sur les mesures qui seront prises : « Maintenant que les faits sont établis, que compte faire le pouvoir ? Va-t-il laisser les personnes impliquées continuer à occuper leurs postes ? » Elle a insisté sur le fait que la Cour des comptes a accompli sa mission, et que c’est désormais au gouvernement de passer à l’action en sanctionnant les responsables et en les écartant de toute fonction de gestion.
Le député Mohamed Ould Yahya, de son côté, a estimé que les conclusions du rapport ont eu l’effet d’un électrochoc sur l’opinion publique. Il a appelé à un recensement précis des personnes citées, suivi de leur révocation immédiate et de poursuites judiciaires pour les cas de malversations graves.
Chaque année, le rapport de la Cour des comptes joue un rôle central dans le suivi de la gestion des fonds publics. Toutefois, les réactions à l’édition 2022–2023 montrent une attente croissante de la population et des élus : que les constats soient désormais traduits en actions concrètes, notamment par des enquêtes judiciaires et des mesures exemplaires à l’encontre des auteurs de détournements.